Papier de mauvaise humeur

Ils voudraient s’y prendre mal qu’ils ne pourraient pas mieux faire. Le Medef a commencé en annonçant qu’il allait falloir travailler plus, le gouverneur de la Banque de France que les dettes allaient être payées et le ministre de l’Économie a martelé qu’il fallait retourner au travail. Puis le président de la République a décidé qu’il serait rendu hommage aux « soignants » le 14 juillet, avant qu’un membre de son gouvernement annonce la distribution d’une médaille aux plus méritants. Ils ont tous perdu de bonnes occasions de se taire. Les personnels hospitaliers de Toulouse ont répondu en manifestant sur le thème « nous ne sommes pas des héros ».

« Cessons de brandir la menace d’un reconfinement qui paralyse l’économie » avance dans Les Échos un hurluberlu qui dénonce une société « apeurée » et propose « il faut avancer et faire évoluer le dispositif de communication. Est-il raisonnable de conserver un bulletin nécrologique quotidien surmédiatisé ? » Jean-Hervé Lorenzi, toujours à l’avant-garde, avertit : « à la mi-mai, l’économie doit repartir pour éviter une crise sociale ». Ambiance…

L’heure des petits calculs et des grandes ambitions est arrivée, avec en ligne de mire l’échéance de la prochaine présidentielle. Comment passer haut la main le cap du premier tour ? Comment ne pas décevoir et conjuguer la réponse aux attentes avec des preuves de « responsabilité » ? Il a falloir faire preuve de doigté et choisir les terrains les plus favorables afin de symboliser un changement à moindre frais et remises en cause.

Faire prendre des vessies pour des lanternes, c’est un vrai savoir-faire.

5 réponses sur “Papier de mauvaise humeur”

  1. Décorer des personnels alors qu’on a tout fait pour détruire leurs conditions de travail et qu’on a sciemment mis leur vie en danger (avec de nombreux morts à la clef), n’est-ce pas là le comble du cynisme ?

  2. L’art de l’esbroufe et de l’enfumage ne s’improvise pas mais il se couvre de ridicule manifeste à l’heure où l’on s’épanche sur l’ennemi microscopique qui par opposition de taille crée la démesure à la démesure.
    Faut-il s’en étonner ?

  3. Regardez les et écoutez Fabrice Luchini dans « Voyage au bout de la nuit » de Céline : «  L’homme faisant les cent pas ( « Chez ces gens-là on ne … on compte »)dans le couloir (du pouvoir ou de l’économie ou des médias) , branlant du chef (je sais tout mais pas tous les jours la même chose mais j’opine de haut) réduit à ce qu’il est c’est-à-dire à RIEN (pauvre petite chose sous la coupe des marchés et de la finance) . Même les échoués de Normale Sup par amour du théâtre , c’est tout dire .

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